La demande adressée au Canada de retirer ses diplomates pour respecter la parité ne viole aucune norme internationale, déclare le MEA.
Il n'y a eu aucune violation de la Convention de Genève en demandant au Canada de rappeler ses diplomates de New Delhi afin d'obtenir une parité dans la présence diplomatique mutuelle, a déclaré le ministère des Affaires étrangères (MEA) vendredi (18 octobre 2023). Selon le MEA, cette parité en nombre était justifiée par le nombre beaucoup plus élevé de diplomates canadiens en Inde et leur ingérence continue dans les affaires intérieures de l'Inde. La réaction du MEA est intervenue après que des médias aient cité la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, affirmant que l'Inde avait révoqué l'immunité diplomatique de 41 diplomates dans une mesure qu'elle qualifiait de "contraire au droit international". Faisant référence à la déclaration du gouvernement du Canada du 19 octobre concernant la présence diplomatique canadienne en Inde, le MEA a déclaré : "L'état de nos relations bilatérales, le nombre beaucoup plus élevé de diplomates canadiens en Inde et leur ingérence continue dans nos affaires intérieures justifient une parité dans la présence diplomatique mutuelle à New Delhi et à Ottawa", a déclaré le MEA. Selon le MEA, l'Inde est en discussion avec le Canada à ce sujet depuis le mois dernier afin de préciser les détails et les modalités de sa mise en œuvre. "Nos actions visant à mettre en œuvre cette parité sont pleinement conformes à l'article 11.1 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, qui stipule ce qui suit: en l'absence d'accord spécifique sur la taille de la mission, l'État d'accueil peut exiger que la taille d'une mission soit maintenue dans des limites qu'il juge raisonnables et normales, eu égard aux circonstances et aux conditions dans l'État d'accueil et aux besoins de la mission en question", a déclaré le MEA, ajoutant qu'il rejetait toute tentative de présenter la mise en œuvre de la parité comme une violation des normes internationales. Une dispute diplomatique a été déclenchée entre l'Inde et le Canada après que le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, ait formulé des allégations le 18 septembre 2023 sur la possible implication de l'Inde dans la mort du leader sikh pro-Khalistan, Hardeep Singh Nijjar, en juin. Nijjar avait été désigné comme terroriste par l'Inde. Le Canada a expulsé un diplomate indien le lendemain. L'Inde a réagi en expulsant un diplomate canadien de haut niveau pour des "activités anti-indiennes". S'exprimant lors du point de presse hebdomadaire le 21 septembre 2023, le porte-parole du MEA, Arindam Bagchi, a déclaré que l'Inde avait informé le gouvernement du Canada qu'il devrait y avoir une égalité de force dans leur présence diplomatique mutuelle. "Leur nombre est beaucoup plus élevé que le nôtre au Canada... Je suppose qu'il y aura une réduction du côté canadien", a-t-il déclaré. L'Inde a également accusé le Canada de donner refuge à ceux recherchés pour des accusations de terrorisme. "Un refuge sûr est offert au Canada, nous demandons au gouvernement canadien de ne pas le faire et d'agir contre ceux qui font l'objet d'accusations de terrorisme ou de les envoyer ici pour qu'ils répondent de leurs actes... Nous avons demandé soit une demande d'extradition, soit une assistance à cet égard, pour au moins une vingtaine ou une vingtaine-cinq de personnes au fil des ans, mais la réponse n'a pas du tout été utile", a déclaré Bagchi.